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Une pétition pour la censure
Il me semble que les diverses organisations qui proposent régulièrement de signer des pétitions en ligne sont une exploitation représentative de la dynamique participative permise par le numérique : elles proposent régulièrement des sujets de mobilisation au plus grand nombre, se faisant des relais souvent précoces de lanceurs d’alerte et contribuant à mettre une pression citoyenne sur les politiques ou les entreprises qui “agissent mal”.
Or ce matin, je reçois un mail de l’une de ces organisations, dont l’objet est de dénoncer la propagation par YouTube de vidéos climatosceptiques, et “pire”, de générer du profit du fait que ces vidéos génèrent des millions de vues. Le but de la pétition que l’on me propose de signer, est de mettre la pression sur YouTube pour interdire ces vidéos.
Et là je m’interroge : au nom d’une “vérité” sur laquelle une majorité de faits et de scientifiques semblent s’accorder (et dont je n’ai pas de raisons de douter), peut-on justifier d’interdire des propos ? C’est déjà bien sûr le cas, du moins en France, sur un tas d’autres sujets (notamment historiques), mais à lire cet appel à pétition, les questions qui se posent sont :
- Jusqu’où et au nom de quoi peut-on interdire l’expression d’une idée ?
- Dans quelles conditions l’interdit devient-il contre-productif ?
- N’y a-t-il pas de meilleur moyen de combattre une idée que d’en interdire l’expression ?
Je ne signerai pas cette pétition, alors que j’en ai signé un certain nombre sur le même sujet.
Et pour clore ma bafouille je citerai Voltaire :
Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.