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De l'externalisation
De tous temps l’Homme a cherché à s’externaliser : sa force de travail confiée à des animaux puis à des machines mécaniques, sa mémoire confiée à l’écriture, sa capacité de calcul confiée aux ordinateurs, sa confiance matérialisée dans la monnaie, sa digestion confiée en partie à la cuisson, sa capacité de décider confiée à des dirigeants, sa capacité de discernement confiée à des médias, son autonomie confiée à la société.
Réflexions sur le travail 3
Je n’ai jamais considéré mon travail comme un devoir, encore moins une corvée. Ma vision de ce monde est sans doute déformée par ce postulat, et c’est en toute humilité que je la partage : je pense que personne de devrait être forcé de travailler pour vivre. L’envie me semble être un bien meilleur moteur que la menace de la pauvreté et de l’exclusion.
La paresse est un trait de caractère commun. L’économie n’en est qu’un prolongement. Dans les deux cas, le but est d’avoir “plus” avec “moins”. L’optimisation commence logiquement par ce qui coûte le plus cher. Corollaire : un faible coût n’incite pas à trouver le moyen de le réduire.
Le vote c'est tous les jours
Lorsque l’économie prend le pouvoir sur le politique, l’acte de vote traditionnel perd son sens. Les gouvernements élus ne semblent plus en mesure de représenter leurs citoyens face à des investisseurs ou des créanciers. L’ancien ministre des finances grèques en témoigne.
Dans ce contexte les actes d’achet ou d’investissement sont devenus une nouvelle forme de vote. Il ne s’agit plus bien sûr d’un vote citoyen, où tout votant a une voix. Le pouvoir d’achat devient un pouvoir politique, dont la répartition n’est certes pas très égalitaire.
Éloge de l'inefficacité
L’inefficacité est nécessaire, elle est même salvatrice.
Dans la recherche de l’efficacité on perd sa liberté d’essayer, d’inventer, de chercher, d’échouer, de créer. S’intéresser à d’autres choses, se distraire, réduit bien sûr l’efficacité… à court terme. Mais même dans un contexte économique, et dans un sens large, la curiosité est un investissement en temps, pas une perte. Elle porte l’espérance d’un enrichissement, au moins personnel, et bien souvent collectif. La curiosité c’est surtout ce qui différencie l’humain polyvalent par nature d’une machine conçue pour effectuer efficacement un ensemble réduit de tâches, mais qui n’apportera rien d’autre.
Réflexions sur le travail 2
Au fil des siècles, les outils puis les machines de plus en plus sophistiquées ont avantageusement remplacé la force physique des bêtes et des hommes. Les premières ne sont plus élevées pour travailler (labour, labeur) mais pour leurs protéines (lait, œufs, viande). Quant aux seconds, leurs emplois sont passés du secteur primaire (agriculture et élevage) au secondaire (industrie) puis au tertiaire (services). Ils se sont réfugiés dans des rôles où leur corps était de moins en moins sollicité. Et pour éviter son atrophie on a même inventé le sport.
Réflexions sur le travail 1
L’esclavage, c’est quand on est obligé de travailler pour vivre. Ainsi défini, et sauf à être rentier, les êtes humains sont donc pour la plupart des esclaves. Le maître en est l’argent et, collectivement, ceux qui le distribuent. Car pour réduire les hommes à l’esclavage, il a fallu les rendre dépendants à l’argent (tout s’achète et se vend, rien n’est gratuit, oublier l’empathie et la solidarité), et s’assurer que l’on en était l’unique fournisseur (monopole des seigneurs puis des banques centrales).
De la technologie blockchain 5-6
5. Le coût du stockage
Les utilisateurs paient donc pour enregistrer leur donnée dans la BlockChain. Et puis, cette donnée est maintenue pour l’éternité. N’est-ce pas surprenant ? Cela veut dire que les mineurs doivent indéfiniment supporter le coût de ce stockage. En réalité ils comptent sur les utilisateurs futurs afin de se financer en permanence. Et comme la BlockChain s’allonge, ils doivent stocker de plus en plus. Dépendre des prochains utilisateurs pour assurer l’avenir du stockage ça a quelques points communs avec un schéma de Ponzi. Si les utilisateurs se détournent d’une BlockChain donnée, les mineurs cessent de la maintenir, et les données stockées sont perdues.
De la technologie blockchain 3-4
3. Le gâchis de la duplication des données
Chaque mineur maintient une copie complète de la BlockChain.
Si par exemple, la BlockChain du BitCoin fait 1 téra-octet (10^12), et qu’il y a 100 000 mineurs, cela fait 100 péta-octets (10^17). C’est terriblement inefficace. Je le répète : c’est terriblement inefficace, c’est terriblement inefficace et c’est terriblement inefficace. Et je ne l’ai répété que 3 fois. Ajouter des mineurs n’augmente en rien la capacité de la BlockChain. En réalité, une BlockChain fonctionnerait tout aussi bien avec un seul mineur. Les 99 999 autres n’ont techniquement aucune utilité. On parle de confiance certes, mais une centaine de mineurs indépendants, ce serait largement suffisant pour la garantir.
De la technologie blockchain 1-2
Quand je parle de stockage décentralisé de données, mes interlocuteurs pensent inévitablement à la BlockChain, et c’est pourquoi je tiens à en parler ici.
La BlockChain est une technologie permettant de stocker un registre de façon décentralisée et très difficilement falsifiable. Ces caractéristiques sont intéressantes lorsque l’on cherche à se passer d’un tiers de confiance pour garantir des écritures.
Il devient notamment possible de conserver des livres de comptes sur lesquels on peut bâtir tout un système monétaire : chaque écriture débite un compte et en crédite un autre. Les cryptomonnaies ont ainsi constitué les premières applications de la BlockChain.
L'économie est-elle le prochain fléau ?
Parfois je me demande si l’humanité n’a pas crée, par l’économie et la finance, son propre golem.
Cela fait des siècles que les entreprises sont devenues des personnes morales. À ce titre elles ont des intérêts et des droits, qui s’opposent bien souvent à ceux des personnes physiques, c’est à dire des citoyens. De plus leur durée de vie n’est pas limitée, ce qui est un avantage immense sur toute personne physique.
Des inconvénients de la vérité
La vérité souffre de deux inconvénients majeurs :
- elle est souvent complexe et demande des efforts pour être comprise, or peu ont la disponibilité intellectuelle pour s’y intéresser,
- bien souvent elle n’est en fin de compte pas bien spectaculaire, et y accéder n’offre pas de “plaisir” particulier.
L’attention est plus facilement captée par des informations spectaculaires qui n’ont pas besoin d’être importantes, pas même d’être vraies. De fait, dans un écosystème basé sur l’audience, tout a tendance à devenir du spectacle, de la mise en scène, du “story telling”. L’utilisateur moyen devient un spectateur paresseux qui attend d’être distrait, et de moins en moins un citoyen qui souhaite être informé.